Hétérogénéité des immunoessais et implications pour la sérosurveillance du SRAS-CoV-2

La sérosurveillance consiste à estimer la prévalence des anticorps dans une population contre un agent pathogène particulier.Il aide à mesurer l'immunité d'une population après l'infection ou la vaccination et a une utilité épidémiologique pour mesurer les risques de transmission et les niveaux d'immunité de la population.Dans la pandémie actuelle de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), l'enquête sérologique a joué un rôle crucial dans l'évaluation du degré réel d'infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) dans différentes populations.Il a également aidé à établir des indicateurs épidémiologiques, par exemple, le taux de mortalité par infection (IFR).

Fin 2020, 400 enquêtes sérologiques avaient été publiées.Ces études étaient basées sur différents types d'immunodosages qui ont été conçus pour analyser les anticorps contre le SRAS-CoV-2, ciblant principalement tout ou partie des protéines de pointe (S) et de nucléocapside (N) du SRAS-CoV-2.Dans le scénario actuel de pandémie de COVID-19, des vagues épidémiques successives se sont produites dans différentes régions du monde, infectant un mélange diversifié de la population à un moment donné.Ce phénomène a remis en question la sérosurveillance du SRAS-CoV-2 en raison d'un paysage immunologique de plus en plus hétérogène.

Les scientifiques ont observé que les niveaux d'anticorps anti-SARS-CoV-2 ont tendance à diminuer après la période de convalescence.Une telle incidence augmente les chances de résultats négatifs par immunoessais.Ces faux négatifs peuvent dûment miner la gravité du taux d'infection réel à moins qu'ils ne soient reconnus et rectifiés rapidement.De plus, la cinétique des anticorps post-infection apparaît différemment en fonction de la gravité de l'infection - une infection COVID-19 plus sévère a tendance à entraîner une augmentation plus importante du niveau d'anticorps par rapport aux infections bénignes ou asymptomatiques.

Plusieurs études ont caractérisé la cinétique des anticorps pendant six mois après l'infection.Ces études ont révélé que la majorité des personnes dans les communautés infectées par le SRAS-CoV-2 présentaient des infections bénignes ou asymptomatiques.Les chercheurs pensent qu'il est essentiel de quantifier le changement des niveaux d'anticorps, en utilisant les immunodosages disponibles, sur le large spectre de la gravité de l'infection.L'âge a également été considéré comme un facteur important dans ces études.

Dans une étude récente, les scientifiques ont quantifié les niveaux d'anticorps anti-SARS-CoV-2 jusqu'à 9 mois après l'infection et ont publié leurs résultats dansmedRxiv* serveur de préimpression.Dans la présente étude, une cohorte d'individus séropositifs a été recrutée par le biais d'enquêtes sérologiques menées à Genève, en Suisse.Les chercheurs ont utilisé trois tests immunologiques différents, à savoir l'ELISA anti-S1 semi-quantitatif détectant les IgG (appelé EI), l'anti-RBD Elecsys quantitatif (appelé Roche-S) et l'Elecsys anti-N semi-quantitatif (appelé Roche- N).La présente recherche fournit un aperçu important des études sérologiques basées sur la population et montre la complexité du paysage immunitaire en raison d'un mélange d'infections COVID-19 récentes et distales, ainsi que de la vaccination.

L'étude à l'étude a rapporté que les individus qui ont contracté le COVID-19 avec des symptômes légers ou étaient asymptomatiques, ont révélé la présence d'anticorps.Ces anticorps ciblaient soit la nucléocapside (N), soit les protéines de pointe (S) du SRAS-CoV-2 et se sont avérés persistants pendant au moins 8 mois après l'infection.Cependant, leur détection est fortement dépendante du choix de l'immunodosage.Les chercheurs ont découvert que les mesures initiales des anticorps, prélevées sur les participants dans les quatre mois et demi suivant le COVID-19, étaient cohérentes dans les trois types d'immunoessais utilisés dans cette étude.Cependant, après les quatre premiers mois et jusqu'à huit mois après l'infection, les résultats ont divergé d'un test à l'autre.

Cette recherche a révélé que dans le cas du test EI IgG, un participant sur quatre avait une séroréversion.Cependant, pour d'autres immunodosages, comme les tests Roche anti-N et anti-RBD Ig totales, seules quelques séroréversions, voire aucune, ont été détectées pour le même échantillon.Même les participants atteints d'infections bénignes, qui étaient auparavant supposées provoquer des réponses immunitaires moins robustes, avaient montré une sensibilité lors de l'utilisation des tests anti-RBD et anti-N total Ig Roche.Les deux tests sont restés sensibles pendant plus de 8 mois après l'infection.Par conséquent, ces résultats ont révélé que les deux immunoessais de Roche sont plus appropriés pour estimer la séroprévalence après une longue période après l'infection initiale.

Par la suite, à l'aide d'analyses de simulation, les chercheurs ont conclu que sans une méthode de quantification précise, en particulier compte tenu de la sensibilité du test qui varie dans le temps, les enquêtes de séroprévalence ne seraient pas exactes.Cela conduirait à une sous-estimation du nombre réel d'infections cumulées dans une population.Cette étude d'immunodosage a montré l'existence de différences de taux de séropositivité entre les tests disponibles dans le commerce.

Il faut noter qu'il existe plusieurs limites à cette étude.Par exemple, le réactif utilisé lors de la réalisation du test EI pour les échantillons de référence (initial ou 1er test) et de suivi (2e test pour les mêmes candidats) dans un intervalle de temps spécifique était différent.Une autre limite de cette étude est que les cohortes n'incluaient pas d'enfants.À ce jour, aucune preuve de la dynamique à long terme des anticorps chez les enfants n'a été documentée.


Heure de publication : 24 mars 2021